Au plaisir des jouets

Les catalogues de jouets ont attisé les rêves de générations de bambins depuis leur apparition au milieu du XIXe siècle. Quelles que soient les époques, ils sont merveilleusement beaux. A leur début, souvent peints à la main par les fabricants ou les colporteurs, ils diffusaient des jouets précieux destinés à une clientèle aisée. Avec le développement des grands magasins, ces catalogues, illustrés par des artistes de renom tels Cassandre, Alexei Brodovitch, Hergé ou Edgar P. Jacobs, sont le reflet du style décoratif de leur temps. Mais au-delà de leur couverture plaisante, chaque catalogue révèle combien la production de jouets fut toujours en phase avec la société. Ils racontent à leur manière naïve des pans entiers de notre histoire, une histoire en miniature, poétique et inventive, optimiste lorsqu'il s'agit de la conquête des pôles ou de l'arrivée du cinéma américain, tragique durant la guerre de 14-18 où tous les opuscules mettaient en scène ses tourments. L'occasion aussi de retrouver, en feuilletant ces pages, les souvenirs qui surgissent : le Meccano " amusant, facile, instructif ", les poupées Peynet, et plus tard Barbie " Top Modèle ", le Circuit 24 ou les panoplies de Thierry la Fronde et de sa compagne Isabelle. Claude Duneton a cherché dans les pages de ces catalogues les histoires qui s'y cachaient, comme il le fit pour les expressions populaires dans La Puce à l'oreille, son ouvrage le plus connu