British pop

Bientôt cinquante ans d'histoire. Des centaines de couplets/refrains gravés dans la mémoire collective, des dizaines de chefs-d'oeuvre inusables, des styles, des modes, des coupes de cheveux et des fringues, des films et des photos qui ont bouleversé en profondeur les civilisations occidentales depuis l'après-guerre. La pop est l'un des plus beaux joyaux de la couronne britannique, elle reste encore aujourd'hui l'une de ses industries les plus florissantes à travers son développement local et son exportation, et un terrain toujours fertile d'expérimentations et de batailles. Assaillie de toutes parts, des hordes de hardrockeux, des punks enragés ou des tabasseurs techno à ses trousses, elle a vaillamment résisté, a toujours su renaître et retrouver sa fraîcheur de jeune fille lorsqu'on la croyait promise à l'hospice, embaumée dans ses vieux souvenirs. Tout cela, probablement, n'aurait pas connu la même courbe ascensionnelle si, un beau jour de juillet 1957, lors de la fête paroissiale de Woolton à Liverpool, un certain John Lennon et un dénommé Paul McCartney n'étaient pas entrés en contact pour l'un des plus importants équinoxes de la culture populaire. Quelques saisons plus tard, en 1962, le premier single des Beatles, Love Me Do, donnera le coup d'envoi d'une déferlante qui n'est jamais retombée depuis. Dans l'histoire de la géologie, c'était la première fois qu'une rivière, la Mersey, générait ainsi une telle vague. Même les Américains,inventeurs du rock'n'roll, furent obligés de céder au passage, dès 1964, de cette british invasion qui changea aussi le cours de la musique outre-Atlantique.