New-wave

Sous quel terme générique allions-nous emballer l'incroyable embouteillage créatif qui se présenta au carrefour des années 1970 et 1980? Quelle était la meilleure étiquette à coller sur ce wagon bondé et hautement inflammable qui trimballait d'anciens punks ayant dépassé le "no future", des Américains transgressifs, des groupes figés dans les brumes, des filles hirsutes et des garçons-coiffeurs, des Ecossais carrément soul et des Irlandais complètement noirs, des synthés minimalistes, des guitares tranchantes et des mélodies en lambeaux? Et un revival ska, du néopsychédélisme, de la pop vitaminée, des teddy boys, des zombies, du glamour et une fascination lancinante pour la mort. C'est précisément parce qu'on ne peut la contourner que cette période de l'histoire de la musique populaire est incontournable. Elle demeure, avec la seconde moitié des années 1960, l'un de ces rares moments où la naïveté et l'audace se sont mises en ménage, où tout est apparu possible, envisageable, même les pires excès capillaires, vestimentaires ou musicaux, surtout les plus importantes fulgurances zébrées à avoir jamais traversé notre espace sonore. Plus que jamais, l'articulation choisie pour cette série de coffrets Collectorama, à savoir un tour du monde faisant escale sur des lieux mythiques, se sera révélée pertinente. Car cette impression de grand embrasement aura, à l'époque, été provoquée par une multiplication de foyers à travers l'Angleterre, les Etats-Unis et le reste de l'Europe. Une succession de microrévolutions ayant chacune ses raisons, ses particularités, ses codes, ses sons et son imagerie.